Georgia – Mestia – Mazeri
La pluie. La pluie peut être imprévisible, soudaine ou paresseuse, rafraîchissante ou tout simplement constant. La pluie à Mestia était froide et particulièrement humide. Elle s’amusait de nous finalement pour nous montrer ce qu’il y a de plus beau… la vue sur les vallées aux nuages vagabonds.
'Marszrutka'
Nous avons atterri à Koutaissi juste avant le lever du soleil. Sans aucun problème, nous avons retiré au distributeur de l’aéroport et trouvé un « marszrutka » (mini bus) qui nous a directement emmenés vers Mestia (l’aéroport de Koutaissi est LA connexion la plus facile pour atteindre les montagnes du nord de la Géorgie). Le marszrutka est un mot très important en Géorgie. Il est parfois surprenant ce qu’on peut y voir sur la route… Par exemple, pour notre première fois, nous avons été surpris par les maisons en Géorgie. Elles sont immenses. Les vérandas ont l’air confortable couvertes de décorations en bois, les clôtures surmontées de vigne.
La mélodie de la langue nationale (le géorgien) nous a peu à peu assoupi et nous avons dormi profondément.
Nous nous sommes réveillés uniquement lorsque notre petit van commença à grimper une côté avec un bruit impitoyable… et qu’il s’est arrêté tout doucement : « cassé ». Yeah ! on dirait bien que nous sommes arrivés dans les montagnes. Après 2 heures de réparation, nous voilà repartis et le chauffeur devenu notre héros du jour. La route peut poursuivre.
La partie de la Svanétie du Nord est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Mestia… La pluie a démarré quand nous sommes descendus du Marszrutka. Le ciel était lourd et l’air parfumé des montages. C’est une odeur spécifique, peut-être juste dans ma tête (celle d’Ela) mais j’adore ! Notre première expérience culinaire a démarré avec un café à la turque bien fort accompagné d’un des plats nationaux : LE khachapouri.
Mestia compte de très nombreuses tours La vue et l’histoire de cette ville est très originale.
Etre perdus pendant 2 jours…
Quand nous sommes arrivés en Géorgie, nous savions déjà par avance qu’une semaine ne serait pas assez. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de faire autant que possible et démarré notre trekking dès le lendemain matin. Hop ! On prend les sacs à dos, faisons quelques courses et décidons de rejoindre le village de Mazeri à travers les montagnes.
Quand nous achetons quelques fruits pour la route (pour notre rude ascension), je sourie - toute contente et impatiente - au vendeur qui m’offre généreusement ces quelques fruits. Très touchée, je n’en suis que plus motivée. Je positionne mon sac à dos et ne le poserai que quelques heures plus tard, au point de vue… appréciant indéniablement la saveur de ces douceurs du Caucase.
Cette magnifique vue sur la vallée est également la dernière fois où nous avons vu présence humaine lors de ce trekking. Utilisant notre GPS (sous application Locus ; itinéraire téléchargé d’un blog), nous nous lançons à l’assaut du Guli Pass (2944m). Nous passons la nuit juste avant le col pour ne pas nous retrouver au sommet pour la nuit, ne sachant pas à quoi nous attendre de l’autre côté de la montagne.
Nous sommes fatigués et affamés. Depuis le point de vue magistral du milieu de journée, notre route n’est pas simple en raison du manque de signalements. A certain moment, nous avons l’impression qu’il n’y a aucun véritable chemin… 🙂 Cela ne nous empêche pas d’apprécier notre randonnée à sa juste valeur, la vue sur la vallée étant définitivement exceptionnelle. De la pluie, à ce moment précis, il ne reste que des souvenirs. Nous découvrons le Caucase sous toute sa splendeur.
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Ne jamais regarder les animaux dans les yeux…
J’adore ce moment où la tente est prête et le diner déjà en phase de digestion. Depuis notre bifurcation vers le Guli Pass, nous n’avons rencontré personne. Nous avons le sentiment (et je pense qu’à ce moment-là, c’était vrai) d’avoir le Caucase pour nous seuls. Nous ne pouvons nous arrêter de contempler la vue et c’est bien la nuit qui nous forcera à rentrer sous la tente.
Nous repensons à notre petite aventure sur le glacier de Guli (on ne sait pas officiellement si c’est le nom de ce glacier). Nous avons rencontré sur notre chemin un troupeau de vaches… et de taureaux. C’est vrai, les vaches sont partout en Géorgie. Et les taureaux ne sont pas vraiment aimables. Mais nous n’avions pas le choix, une seule route à suivre. Nous avons décidé de grimper sur le glacier au lieu de prendre le chemin qui aurait été plus simple. Les taureaux n’étaient pas ravis de nous voir et plus nous nous rapprochions, plus nous nous rendions compte de la taille de ces animaux. OMG ! Dommage que personne n’ait pu prendre des photos de nous à ce moment précis 🙂 🙂
Le lendemain, après une nuit quelque peu agitée sous la tente (froid, glissade, espace restreint… 🙂 ), le soleil se lève. Nous découvrons quelques nuages dans la vallée, mais surtout la vitesse à laquelle ils se déplacent le temps de notre petit-déjeuner. Quand nous commençons à nous rendre compte qu’ils se rapprochent, nous détalons rapidement. 🙂
Guli Pass 2944m
Nous passons le col assez rapidement et descendons encore plus rapidement vers Mazeri. Le chemin est long et nous commençons à rêver d’une tasse de café. Mais à la place de notre breuvage doré, le Caucase nous offre des prairies magnifiquement fleuries, aux herbes immenses, atteignant parfois nos aisselles. Lovely ! Pas le temps de nous attarder de trop, pas le temps de revêtir nos plus beaux habits bucoliques, la route est longue, nous devons poursuivre.
Après quelques heures, et rassurés de nous savoir sur la bonne voie (des signes apparaissent), nous rencontrons des bergers. Ils font une pause sous un arbre et nous invite à les rejoindre pour partager un verre de vin (fait maison) et un Khachapouri préparé par leur femme. Ca a l’air sympa ? C’était juste génial. Utilisant nos langages corporels, nous essayons de communiquer au mieux et de leur expliquer d’où nous venons. En remerciement, nous leur laissons une bouteille de vodka de Pologne que nous avions sur nous en cas de belle rencontre… Encore plus heureux qu’il n’était possible de l’être, nous continuons vers le village (le sac un peu plus léger 🙂 ).
Mazeri – un paradis sur terre
Mazeri – toute tentative de décrire cet endroit sera probablement vouée à un échec, tant l’atmosphère qui y règne est unique. Nous ne pouvons que vous recommander de vous y rendre et d’y passer quelques jours… mais s’il vous plait, CHUT !!! que ça ne s’ébruite pas trop.
Nous trouvons une charmante dame et usons encore une fois de notre langage corporel pour lui expliquer que nous aimerions bien passer la nuit chez elle. Nous essayons de définir le prix de la chambre et du repas… Après nous être entendus, il ne faut pas plus d’une demi-heure pour qu’elle nous amène dans notre chambre un délicieux repas, faits de légumes tout frais du jardin. Quel dommage que nous ne puissions pas communiquer davantage.
Au petit-déjeuner, elle nous sert… un khachapouri tout chaud, tout droit sorti du four. Magnique ! Le tout accompagné d’un yaourt naturel fait maison…
„Kazbegi” avec vue sur Ushba (4710m)
La veille, avant de nous reposer et de s’offrir une bonne nuit de sommeil, nous partons explorer le village et ses quelques maisons. Nous avons l’impression que le temps s’est arrêté ici depuis bien longtemps. Clôtures en bois, jeunes géorgiens traversant le village à cheval, troupeaux de retour des pâturages… Le rythme est plutôt lent par ici. Le village est extraordinaire entouré de toutes ces montagnes… Nous trouvons un bar, LE bar… petit cabanon dans la prairie, 1 table, des bières fraîches et une vue imprenable sur le mont Ushba.
Que dire de plus ? Why not ?